Comme je l’ai écrit en édito d’un récent édito du Périscope, Mulhouse doit son attractivité essentiellement à son excellente position géographique. J’ajouterai ici que ses visiteurs de courte durée y séjournent pour des raisons extrêmement variées, parfois improbables !
Mulhouse, banlieue pas chère de… Zürich
Vous douteriez-vous que des professionnels peuvent choisir Mulhouse comme point de départ pour aller travailler à… Zürich ? Eh bien, figurez-vous qu’en deux ans, j’ai eu trois fois le cas de cadres ou d’artisans étrangers qui préfèrent loger à Mulhouse et faire le trajet deux fois par jour, plutôt que de s’offrir un séjour onéreux en Suisse. Ceci dit, il faut être motivé pour faire 240 km par jour sur une autoroute pénible (c’est drôle, les 240 km aller-retour à Strasbourg paraissent moins longs). En tout cas voici de quoi donner des idées de promo aux hôteliers mulhousiens.
Merci Bâle
Plus près de nous, Bâle est évidemment un pourvoyeur important de visiteurs à Mulhouse, les hôtels, gîtes et chambres d’hôtes sont pleins lors des grandes foires comme Art Basel ou Baselworld. Mais Bâle attire aussi le reste de l’année des visiteurs de ses musées et sites architecturaux remarquables, sans oublier les cadres et consultants de passage dans ses entreprises pharma ou autres. Parmi les étrangers, nombreux sont ceux qui ont bien repéré qu’on était dans la région des 3 Frontières, et viennent pour le triplé Mulhouse-Fribourg-Bâle. C’est un peu moins vrai chez les visiteurs Français, soucieux de ne surtout pas apprendre l’allemand.
Des événements à ne pas manquer (?)
Assez parlé de la Suisse, à Mulhouse aussi il se passe des choses, mais pas les événements qu’on croit – ou qu’on espèrerait-, grand festival ou salon mondialement reconnu. A part quelques événements intéressants et bien ciblés (par exemple le Printemps du Tango ou le Festival Météo), qui attirent un public pointu venu de loin, et Marché de Noël.
Pas grave, il y a mille raisons de venir à Mulhouse, et là on fait le grand écart entre la formation qui n’existe qu’à Mulhouse, les rassemblements religieux (!), les compétitions de natation, de ping-pong ou de basket, les artistes en résidence ou pour des représentations, sans oublier les événements perso : le mariage d’une nièce ou les 40 ans d’un copain. Il y a bien sûr aussi les professionnels en mission. J’ai eu trois fois des personnes qui se font opérer au Moenchberg et séjournent sur place quelques jours ou semaines, pour un suivi médical. Un cas assez fréquent dans mes gîtes, les visiteurs de Mulhousiens (familles, amis) qui ne peuvent pas les héberger chez eux. Les « touristes purs », soit les familles, couples ou retraités qui visitent les musées de Mulhouse, la Route du Vin ou Colmar, ne sont pas légion chez moi, peut-être 20% du public. Et les étrangers qui viennent pour Mulhouse font le déplacement essentiellement pour la Cité de l’Automobile.
Les Mulhousiens… chez les Mulhousiens
Alors, ça, c’est assez bluffant, dans l’association de gîtes Agrume nous comptons régulièrement des Mulhousiens qui logent dans nos gîtes, soit parce qu’ils ont des travaux chez eux, qu’ils se séparent… ou qu’ils ont un retard de chantier, ou encore, fait nouveau, des personnes qui louent leur propre logement sur airbnb… et du coup vont crécher dans les gîtes des copains pendant ce temps. Oui , il n’y a pas que les Bretons qui font ça mais bon, il ne doit pas y en avoir beaucoup.
Je n’ai pas de visiteurs à la nuitée, puisque je ne loue mes 4 gîtes qu’à partir de 3 nuits, et trois d’entre eux sont loués par 3 à 5 personnes et font plus de 100 m2. Donc j’imagine qu’il y a bien d’autres occasions de séjourner à Mulhouse, qui plus que jamais est une ville inclassable, diverse et surtout accueillante.
Béatrice
(photo de couv : Mulhouse J’y Crois)